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REGARDS DE SOEURS SUR LES DEUX COUSINS

"Je peux t’aider ? On doit pouvoir faire ça." C’est Xavier qui parle. Après tout il a bien l’habitude de dépanner ses amis et les amis de ses amis, de donner un coup de main à droite, un tour de tournevis à gauche...

Mais si ce bricoleur tout terrain a tout du dépanneur au grand coeur et aux mains agiles, Xavier est plus qu’un Mac Gyver des grands chemins. Cet humaniste bien de son temps a une vision, vous dis-je ! Tenez, parlez-lui rencontres, passez-lui une musique de là-bas, faites-lui miroiter les images d’un mode de vie qui n’est pas le sien, et le voilà accroché. Ses sens s’ouvriront grand, il laissera là ses occupations pour s’adonner à la découverte d’idées nouvelles.
Curieux ? Le mot est faible. Xavier est avide de différence, de tout ce qui pourra réviser son jugement. Au delà du plaisir facile de la rencontre, il traquera ses propres impressions et ne les lâchera pas avant d’en avoir exprimé toutes les facettes.

C’est cette ouverture tous azimuts vers l’autre qui l’a poussé à imaginer cette expédition "pour rencontrer des gens nouveaux avec des idées différentes", dit-il, "pour comprendre ce qui les fait se lever chaque matin et aimer la vie". Parce qu’il y a tellement à voir, à entendre et à vivre. Parce qu’on ne sait pas tout. Parce qu’il est décidé à savourer l’enrichissement que procure le voyage. Et parce qu’à bicyclette, le bout du monde n’est pas si loin.

Par Alice, webmaster et soeur de Xavouille, Eric Ark.



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Isabelle

Evitons le curriculum vitae benêt qu'on se garde toujours pour les mariages. Mais quelques dates, parmi tant d'autres, retracent tellement le caractère d'Isabelle... Pour commencer, Isabelle est une tenace. A 5 ans, elle tombe sur la tête et perd à 100 % son ouïe gauche. Qu'à cela ne tienne, tout ce qui demande de l'équilibre n'en sera désormais que plus excitant ! Quelques 37 radios de fractures diverses , dûment classées dans un tiroir, en témoignent.

A 10 ans, elle découvre le cheval. Ce coup de foudre dure encore. Tous les boulots d'été et les marchés d'hiver serviront à s'offrir un canasson à la campagne. Remplacé plus tard par une moto. Son autre passion durable et riche en fractures...

Portée par Rimbaud et sa poésie, elle s'engage (en dilettante) pour Hypokhâgne - Khâgne. Que faire après ? Voyager, en toute liberté, communiquer sa passion. Elle décide d'être reporter et entre à l'Institut Pratique de Journalisme, à Paris. Durant ses études, elle fait son 1er grand voyage : l'Inde. 3 semaines accompagnée, puis 3 autres seule. Le virus de l'errance prend définitivement racine. Au retour, elle publie ses premiers reportages texte et photo.

Fin d'IPJ. Après un bref stage chez Explorer, pour qui elle se rend en Inde et en Tanzanie, Isabelle réalise un vieux rêve : partir avec les derniers cow-boys. Pour cela, elle décroche la bourse de l'Aventure et la bourse Défis Jeunes. Isabelle sera " Jilleroo ", cow-girl, dans les ranchs de Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande et Australie. Elle fascinera une équipe de M6, partie à la recherche des jeunes aventuriers. Isabelle y apprendra, dira-t-elle : "à provoquer les hasards, à oublier les contraintes, à donner le meilleur d'elle-même à des inconnus parce que le temps est trop court pour se plaindre ". Elle confirmera aussi sa soif de découvertes et d'émotions, son besoin de faire partager.

Juillet 1999. Après quelques reportages, la voilà donc repartie. Il a suffi d'une première nuit blanche à Xavier et Isabelle pour parier sur ce projet Paris à Pékin via l'Afrique. Les autres ont servi à le préparer. Elle disait, un mois avant de partir sur la route de Pékin : " Les nuits blanches s'accumulent, on bosse comme des malades mais il nous suffit d'imaginer un centième de ce que nous allons vivre pour reprendre confiance. Vive la vie ! ".

Par Hélène, soeur chérie d'Isabelle (alias Zabz, Ouille, zgwiggz)



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Palmyre ? c est par la !!! LES REGARDS CROISES

Ces vues optimistes se doivent d'être complétées par que les deux cousins s'adressent réciproquement.
Voici donc comment ils ont répondu chacun,de Bangkok, aux questions du journal Libération*:

1a- Xav', à quoi rêves-tu la nuit?

Depuis peu, sommeil sans rêves: les nuits sont très courte du fait du travail que nous menons en tâche de fond (essentiellement la nuit, car le jour, on rencontre des gens et on pédale). Etrangement, je me rappelle quelques rêves de l'avant Bangkok. Quasiment tous concernent l'après-voyage, les retrouvailles avec la famille et les amis ( ça se passe chez les amis en question), et le moment précis de l'arrivée à Paris (est-ce une psychose ? Je vois éternellement dans mes rêves une arrivée dans l'indifference générale, au cours de laquelle j'attache mon vélo au pied de l'immeuble de mes parents, et je me demande: où sont ils ? Ah oui, c est vrai, ils sont tous au travail ! Normal qu ils ne soient pas ici).

1b- Et toi, Isa, à quoi rèves-tu la nuit?

Ah bah là, ça commence fort, parce que depuis plusieurs semaines, je ne rêve plus que de mon amant virtuel, rencontré dans la steppe en Mongolie, suivi par e-mails très réguliers et de moins en moins équivoques depuis, et que je vais retrouver au Brésil. Mais je ne n'ai pas trop envie que tu mettes ça en ligne ou sur papier, donc on a qu'à dire (ce qui était le cas avant que je ne tombe amoureuse), je rêve de Paris, de bonnes petites soirées avec mes amis en face d'une excellente bouteille de vin et d'un délicieux confit de canard, ou je rêve d'autres voyages, à moto à travers les Parcs nationaux africains, par exemple, ou je rêve du Prince Charmant avec des scénarios très changeants et très complexes... bref, je rêve beaucoup, et pas seulement la nuit puisque l'énorme intérêt du vélo, c'est qu'il permet de rêver éveillé toute la journée.

2a- Isa, comment vois-tu le retour en France: envie, peur, les deux?

Envie, c'est clair, mais envie d'y arriver à vélo, apres avoir parcouru ce qui nous reste a faire. (Asie du Sud-Est, Brésil, Portugal, Espagne). Je me sentirai terriblement frustrée si je devais rentrer définitivement la maintenant tout de suite. Et je sais que lorsqu'on pédalera jusqu'à la Tour Eiffel, je pleurerai de joie. Peur, non, parce que j'ai la chance d'avoir une famille et des amis solides, je sais que je pourrai squatter à droite a gauche le temps de commencer à gagner ma vie, et je sais qu'on a plein de boulot au retour, si on veut mener à bien nos projets (Livre avec photos et musiques, expositions multimedia itinérantes (photos, musiques, Internet, video), 52 minutes monté avec Bonne Pioche Production, qui a déja monté des épisodes de 6 minutes diffusés sur Mezzo vers Noël... Et côté photo, je sais que j'ai de quoi faire des belles choses puisque j'ai eu l'occasion de voir mes photos, distribuées par Sygma, devenu Corbis entre temps.

2b- Xav', comment vois-tu le retour en France: envie, peur, les deux?

Envie et peur: j'ai hâte de retrouver ceux que j'aime, et de mettre en route quelques projets qui fermentent dans ma tête. Je suis un praticien, et j'ai donc envie de me mettre à la tâche aussi vite que possible.
Mes craintes viennent le plus probablement de ce que beaucoup de mes espoirs dépendent de contacts (ou véritables amis) rencontrés pendant ce voyage. A l'heur actuel, il est trop tôt pour affirmer que la parole de ces gens qui m'ont accordé toute leur confiance, et qui ont reçu la mienne, par wagons entiers, est solide comme le roc.
Donc, j'espère ne pas m être fait de plans sur la comète, et j'y crois.
Peur aussi de voir que nos enregistrements audio, video, photos, écrits, site, ne soient pas d une qualite suffisante pour tout ce que nous voulons en faire. Là aussi, les signes que nous envoient les sociétés de productions ou agences en France qui peuvent juger de notre travail, sont très encourageants; mais j'attends de juger sur pièce, et en attendant, je flippe un peu. Un peu seulement, car j'y crois.

Une peur de plus vient des mails de mes amis (toi, par exemple) qui sont de retour de leur grand voyage , et qui me disent qu'il fait gRIS à paRIS et qu ils étaient mieux sur leur selle. Et quand je me rends compte qu'ici, en Asie, j'ai déjà la nostalgie des moments intenses passés dans le monde arabe... (surtout lorsque j'ecoute les musiques qu'on y a enregistrées). Je n'ose imaginer à quoi je rêverai quand je pedalerai, coincé entre 2 bus et 12 voitures agressives.

3a- Xav' vu par Isa

Xav', c'est quelqu'un de fiable et de carré. S'il dit qu'il fait quelque chose, il le fait, même s'il est 5h du matin et qu'on n'a pas dormi depuis trois jours. (Et qu'on peut TRES BIEN le faire DEMAIN).
C'est aussi un bricoleur, qui voit moins les paquerettes dans les fossés, mais beaucoup plus les éventuels boulons, bouts de chambres à air et résidus de câbles qui réveillent l'ingénieur tapi en lui.
C'est également un baroudeur. Du reste, il a du mal a comprendre pourquoi je rechigne à manger des pâtes "cuites" à l'eau froide, ou pourquoi je préfere rouler encore un peu plutôt que de dormir dans une semi-décharge.
C'est surtout un humaniste, prêt à passer des heures à discuter avec un mongol qui ne parle que mongol, un Iranien qui ne comprend que le persan, ou un Cambodgien qui ne connait que le khmer. Bref, Xav', c'est quelqu'un de bien, et c'en est même parfois horripilant.

3b- Isa vue par Xav'

Vous aimez les gens passionnés ! Ça tombe bien: Isa l'est jusqu'au bout des ongles. Pour le meilleur et pour le pire: en claquant dans les doigts (pour n'exagerer qu'à peine) elle saura capter l'attention des plus récalcitrant, et transmettre son enthousiasme. Pour cela, l'hypnotisme de sa voix ne fait pas tout le travail: Isa implique chacun dans ses projets; le hic, c est qu elle leur demande beaucoup, mais si c'est pour une cause qui se défend, que lui reprocher ? Car tout n'est pas rose, sâchez-le: une femme passionnée, c'est une femme qui vit à 500% sa vie, et quand les contrariétés surgissent, ces contrariétés pèsent aussi 500%. C'est lourd à porter. Le contrepoison, c est de laisser Isa se canaliser dans les directions qui lui permettront de s'épanouir, d'aller toujours plus de l'avant. Sinon, gare à la tempête. Mais Isa ne fait pas qu impliquer les autres: elle aime se jeter à corps perdu dans une aventure, pourvu qu'elle soit sportive, extrême, intense et enrichissante.
Et pour ce que j'en vois, l'enrichissement actuel se manifeste par une humanité grandissante.

4a- Isa, ton avenir, c'est quoi? (après le voyage)

Je sais qu'après ce voyage, il y aura d'autres voyages. J'en ai besoin. Même si le temps est venu de me trouver un point de base, à partir duquel je rayonnerai. J'aimerais continuer dans la photo mais quand je vois l'évolution du statut des photographes de presse, avec l'ameunuisement des droits d'auteur, je me demande si j'arriverai à en vivre. J'ai aussi découvert la caméra pendant ce voyage et on m'a plus ou moins proposé un boulot là-dedans au retour. Et ça, c'est un cadeau du ciel car ça correspond exactement à mes attentes.

4b- Xav', ton avenir, c'est quoi? (après le voyage)

A court terme: mener à bien nos projets:
-sortir un coffret de cd-audio accompagné d'un cd-rom contenant l'histoire du voyage, et beaucoup de photos et des séquences de film.
les bénéfices (s'il y en a, gloups!) seront reversés aux musiciens que nous avons rencontrés. Nous avons toutes leurs adresses/fax/tel.
-monter le 52 minutes.
Par ailleurs, les 14 premiers épisodes de 8 minutes pour la chaîne TV sont déjà montés; il faut encore monter au minimum 8 autres épisodes (inde/Mongolie/Chine/Vietnam/Cambodge/Thaïlande/Malaysie/Brésil/Portugal/Espagne)
NB: le 52 minutes et les 8 minutes présentent le voyage sous 2 angles différents, càd que le 52 minutes représentera encore beaucoup de travail.
-organiser une expo de photo itinérante, multimedia (PC avec le CD-rom contenant l'histoire du voyage, et beaucoup de photos et des séquences de film), et diffusion pendant l'ouverture de l'expo des musiques que nous avons enregistrées dans le monde.
pour cela, il nous faudra une/des bourse(s) -Eventuellement, participer à l'édition du livre d'isa (aide purement technique, pas rédactionnelle)

A long terme: chercher un travail associant:
    ->contact
    ->voyages
    ->relations
    ->technique
    ->informatique
    ->forte implication personnelle (motivation)
--- >>En fait, le travail est déjà trouvé. Même que j'ai promis à mon meilleur ami. Une place toute fraîche m'attend (Inch'Allah!)

5a- Xav', ton passé en deux mots (pourquoi tu te retrouves à Pnom Penh ?)

D abord, on n'est plus à Pnom Penh, MOOOOOOONNNSIEUUUR, on a roulé sur des routes inondées et dans des trous d'obus, sur les routes entre Siem Reap et la Thaïlande.

Sérieusement, mon passé:
beaucoup de voyages faciles (avion pas cher) et trop de travail scolaire bien dans les bons rails tolérés par mon caractère trop souple et par notre société conformiste (bac D, prépa, école d'ingénieur, service national, travail sympa mais qui ne me prenait pas assez les trippes. Il y manquait un rien d'exotisme et d'innatendu, et une finalité.) Et puis lors d un petit voyage en Syrie, Gloups, choc: des humains qui ne réagissent pas comme des machines, ça existe ? Bon, je tombe amoureux de la Syrie et décide d y revenir à vélo pour rencontrer tous les jours des gens nouveaux. Depuis cette prise de décision (contestée par tout tout tout mon entourage sauf les jeunes), il y a du nouveau tous le jours. Je suis heureux. Totalement.

5b- Isa, ton passé en deux mots (pourquoi tu te retrouves à Pnom Penh?)

Je ne sais pas de quel passé tu parles, si c'est l'avant-voyage (là, tu trouveras tout dans le CV) ou le fait qu'on ait continué après Pékin.
Nous avons continué après Pékin parce que nous n'avions rien de plus important à faire en France. Depuis le temps qu'on nous parlait de l'Asie du Sud-Est et de l'Amérique du Sud, on s'est dit "On y va". J'étais assez réticente parce que l'ambiance entre nous était globalement franchement exécrable mais je n'arrivais pas à me dire "il faut rentrer". Donc, on a continué et on a bien fait, parce que depuis qu'on a quitté la Chine, on s'entend 10 fois mieux. Encore heureux qu'on était partis pour un Paris-Pékin...
Chose importante, c'est grâce à l'immense générosité reçue dans les pays musulmans que notre budget, pas trop essoufflé, nous permet de poursuivre ce rêve.

6a- Xav', une petite histoire courte sur votre vraie vie de tous les jours...

Isa et moi roulons dans le désert depuis deux bonnes heures. La terre jaune de Syrie est dure. Les pneus ne s'enfoncent pas. Ideal. Un bédouin, adossé à sa maison au milieu de rien, le regard dans le vide. Je me lance: "Salaam Aleikum ! La piste vers Roussafa, c'est par là ? Je l'ai paumée". Sans dévier son regard du néant, l'homme répond "Aleikum Salaam ! Je te répondrai si tu prends un café avec moi !".
Un jour parmi tant d'autres en Syrie. Du quotidien.

6b- une petite histoire courte...

En Mongolie, j'avais laissé mon vélo à Oulan-Bator pour acheter deux chevaux. Au 5ème jour de randonnée en solitaire, ils m'ont planté au beau milieu de la steppe, en éparpillant mes bagages sur des dizaines de km2. Sur le coup, c'était pénible mais quand j'y repense maintenant, je suis vraiment heureuse d'avoir vécu ça. Du reste, ça a entraîné toute une série de hasards qui ont transformé l'histoire en conte de fée, mais ça c'est trop long à raconter.
Vive les galères...

7a&b- Etienne* (de Libé), à Isa & Xav':

"Vous mesurez pas à quel point on est mieux sur un vélo que sur une chaise de bureau le nez dans un écran...Bises"

Xav: Bises aussi. Je mesure assez bien, pour être tout à fait franc. Comme je disais, je me sens déjà nostalgique des mois passés ! (alors à Paris, tu peux imaginer...)

Et on peut même leur écrire, aux deux zozos... ici même !

Vous avez compris ? Si vous partez en couple, soyez un vrai couple !

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*Après plusieurs mois de vélo en Asie, Etienne a travaillé chez Libération. Nous l'avions rencontré en Mongolie, rendez-vous des cyclistes. Dernier survivant des 4 vélos, il nous a raconté sa traversée du Gobi en solitaire, avec ses 40 barres de céréales pour toute nourriture. Vous en apprendrez plus en visitant son site www.4velos.com.